Toscane |

	*Les belles de Toscane* septembre 2012

	Un titre évocateur, un titre prometteur….. Tous en rêvaient et déjà l’impatience nous gagnait à Mérignac. Les commentaires et les souhaits fusaient dans les groupes. Tous avaient hâte d’y être… Aussi, au petit matin suivant, les visiteurs avisés que nous sommes patientaient dans le hall de l’hôtel, notre guide accompagnateur Claudio était ponctuel. Et c’est parti pour la découverte pédestre de Florence. La capitale toscane, bâtie au bord de l’Arno, raconte, à travers les palais, les statues et les ruelles de notre itinéraire, comment naquit le miracle florentin : le Ponte Vecchio, bâti une première fois en 1170, abritait des échoppes de boucher. Le Duc, Ferdinand 1er, gêné par les odeurs, les remplaça au 16ème siècle par les orfèvres qui y sont encore. Aux portes du Palazzo Vecchio, le « David » de Michel-Ange et « l’Hercule et Cacus » de Bandinelli semblent postés en sentinelles de pierre, riches de symboles politiques : la reprise en main du pouvoir par les Médicis. La cité des arts se rafraîchit dans ses jardins et, après la découverte du Palais Pitti sur la colline Boboli, les visiteurs trouvent refuge près du bassin où s’élève la fontaine de l’Océan. Les trésors artistiques de la Renaissance se cachent derrière la façade austère de ses palais fortifiés, de ses églises, où éclatent la lumière de l’Italie et l’esprit mystique d’une époque évoquée par Dante à travers « la Divine Comédie », chef d’oeuvre mondial de la littérature. Le Palazzo Vecchio, le Baptistère, le Duomo, édifice parfaitement ordonné avec sa nef immense et dépouillée, l’église Santa Maria Novella avec ses fresques de Ghirlandajo qui dégagent la même impression de paix, la Galerie des Offices, qui abrite les dix oeuvres les plus significatives de la Renaissance florentine : « la Vierge et l’Enfant » de Filippo Lippi, « l’Annonciation et l’Adoration des Rois-mages » de Léonard de Vinci, « le Printemps » et « la Naissance de Vénus » de Botticelli.

	A deux pas de Florence, la campagne toscane est une région privilégiée qui offre sa riche beauté dans les collines : Sienne, au cœur d’un vaste paysage, est une cité exceptionnelle, un des plus beaux endroits pour s’immerger dans le Moyen-Age, déclaré au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le centre historique s’articule autour de la plazza del Campo en forme de coquille Saint-Jacques, célèbre pour son Palio, course de chevaux époustouflante qui oppose les quartiers de la ville et de Sainte-Catherine, son Duomo. L’Arno traverse Pise, siège d’institution universitaires, Elle fut l’une des républiques maritimes, avec Amalfi, Venise, Gênes et deviendra célèbre pour sa tour spectaculaire du 12ème siècle, qui pencha dès sa construction. Elle domine de ses 55 mètres la Place des Miracles et s’ouvre à nouveau à la visite après dix années de restauration et de travaux.

	La capitale du Duché souverain, Lucques, qui resta indépendante vis-à-vis de Florence, a été fondée par les Etrusques. Ville fortifiée, enfermée dans ses remparts, elle abrite la maison natale de Puccini, la place de l’Amphithéâtre Romain, très animée avec ses nombreux commerces et terrasses de café où se déguste le célèbre Chianti, la cathédrale San Martino, pur exemple d’architecture romane, et son célèbre crucifix en cèdre du 11ème siècle, porté lors des processions. San Giminiano, classé également par l’UNESCO, est épargné par les constructions modernes : la place Cisterna encadre des demeures du 13ème siècle, pavée de briques roses disposées en arêtes de poisson, le Palazzo del Popolo où siègent la municipalité, l’office de tourisme, le Musée Civique. Dante plaida dans la salle du conseil en 1300, le poète exerçait, à l’époque, de hautes charges politiques à Florence. Sur les conseils de notre guide, nous découvrons à l’intérieur du Duomo, peintes à la manière d’une bande dessinée, des fresques représentant, sur la gauche, des épisodes de l’Ancien Testament, sur la droite, ceux du Nouveau. A la surprise s’ajoute l’admiration….. Une journée bien remplie. Le riche musée étrusque avec ses milliers d’urnes funéraires en albâtre est l’attrait principal de Volterra. On continue à travailler cette pierre, on y produit de beaux objets et ….de moins beaux.

	Fiesole est choisi pour les escapades dominicales des florentins, rendez-vous des Etrusques et des Médicis. Quelques amateurs de vieilles pierres ont failli manquer le parcours du site archéologique, l’ascenseur vétuste n’a pas supporté la charge, mais nous avons pu rejoindre le groupe au théâtre romain pour une photo souvenir. Que d’émotions ! Heureusement, quelques heures de liberté à Florence pour des ballades inédites, pour les amateurs de shopping, pour les fins gourmets…. En marge des sites touristiques, les rues réservent bien des surprises aux amateurs d’imprévus : entrez chez Pineider, après avoir fourni Napoléon et Verdi, cette maison fondée en 1774, réalise aujourd’hui encore l’encre violette assortie aux yeux d’Elisabeth Taylor, la papeterie personnalisée du Saint Siège ou de Ferrari. La maison regorge de stylos, carnets, coffrets divers….il n’y a guère que le prix pour limiter l’embarras du choix. Via della Scala, cette très ancienne « Officina Farmaceutica » est un lieu qu’il faut voir, à défaut d’acheter…..toujours les prix, mais les odeurs extraordinaires sont offertes. Un cadre magnifique, néo-gothique, celui d’une ancienne chapelle dominicaine, sur les étagères, de vieux pots en céramique, des alambics, des produits de beauté, savons, élixirs et tisanes sont fabriqués à l’ancienne. Le monastère franciscain de Santa Croce transmet le savoir-faire florentin de l’école du cuir. Aussi, une petite virée dans le marché permettra de succomber, il y en a pour toutes les bourses. L’amateur d’authenticités se régalera dans le Marché couvert de Sant’ Ambrogio : outre les fruits et légumes, les fleurs de saison abondent ainsi que mortadelle, parmeggiano et jambon de Parme, gloire au Saint Patron des lieux. Chinons dans le marché aux puces, charmant bric-à-brac ! Via di Tornabuoni, se pressent toutes les griffes de la mode et de la joaillerie, des parfums, des orfèvres, des soyeux, des créateurs de chaussures. Plus loin, les bonnes adresses gourmandes, des terrasses accueillantes, des cavernes de gastronomes se donnent en spectacle.

	Mais le départ approche….Heureux et fatigués, nous sommes sur le point d’embarquer à Florence quand, coup de tonnerre, l’avion est annulé ! Après les « roumègues » d’usage, on nous console….on nous bichonne….on nous embarque pour Bologne, au Sheraton ! Quatre étoiles ! Dîner….la bise et dodo. Le lendemain, après un super « petit-déj », c’est le départ. ravis de cette journée supplémentaire ! Un autre bon souvenir. Le deuxième groupe a vécu la même semaine de rêve, immergée dans la douceur toscane ; le retour était normal, comme la tour de Lucques, donc on n’en parle pas ! Jocelyne Fraix Burnet