Berlin

 Escapade à Berlin



Qui nous a donné l’idée de nous rendre aux confins orientaux de l’Europe occidentale, à 80 km de la Pologne, pour visiter une capitale, pour nous moins familière que Londres, Rome ou Madrid?

Elle nous renvoie malgré tout à une actualité intense et à des souvenirs historiques anciens et récents.
Capitale de la Prusse, occupée par Napoléon 1er en 1806, Berlin se rappelle à nous en occupant Paris en 1814, puis en 1871 et devient à cette date capitale de l’Empire allemand, puis vinrent les guerres mondiales, les destructions, la partition de l’Allemagne en deux pays…

Avec nos souvenirs scolaires et ceux acquis au sein de nos familles, notre groupe de 19 participants, après un vol direct et ponctuel Easy Jet de 2 heures, nous débarquons à 10h du matin à l’aéroport de Schönefeld, situé au sud-est de Berlin.

A l’arrivée nous constatons un immense chantier, celui du futur aéroport international qui va se substituer à l’existant sous le nom de Willy-Brandt, ancien Chancelier et maire de Berlin lors de la construction du mur en août 1961.

Rodolphe, notre guide, nous attend à l’arrivée et, dès notre entrée dans le car, commence une visite rendue passionnante par les commentaires clairs prononcés dans un français excellent (sa compagne française y est peut-être pour quelque chose?).

Nous sommes tous attentifs, tant le guide a l’art de placer dans leur contexte historique les différents monuments que nous côtoyons :
* la Tour de la télévision (368m de haut) élément de prestige de la RDA,
* la porte de Brandebourg dont le quadrige en bronze a été rapporté à Paris par Napoléon 1er, puis récupéré par les Allemands en 1871,
* le mémorial aux soldats soviétiques construit quatre mois après la fin de la guerre dans le futur secteur britannique,
* l’Église du souvenir, laissée volontairement endommagée et qui montre la violence des bombardements (33% de la ville a été détruit, 70% dans le Centre).

De ce fait, Berlin est un immense chantier : grues, rues éventrées, on construit une nouvelle ligne de métro, musées partiellement ouverts.

L’après-midi de ce premier jour, Néfertiti nous attend au Musée Égyptien et témoigne du dynamisme de l’archéologie allemande de la fin du XIXème siècle : grand moment d’émotion devant ce visage tout en finesse, vieux de 3 000 ans.

A l’extérieur, nous visitons la cathédrale toute proche, dont les travaux de restauration ne se sont terminés que dans les années 90. Les plus courageux sont montés jusqu’au sommet du Dôme pour une vue imprenable sur la ville.

Le deuxième jour est consacré à la visite du mur : les vestiges du mur proprement dit, son musée exposant les anecdotes et les moyens matériels qu’ont utilisé les Berlinois de l’est pour fuir à l’Ouest au péril de leur vie. 101 d’entre-eux y ont perdu la vie.

Ce mur a duré 28 ans, d’août 1961 à novembre 1989, et c’est précisément 28 ans après sa chute que nous visitons ses vestiges!

Il avait été construit par la RDA dans le but officiel de se protéger d’une agression venant de l’Ouest ; en réalité, il s’agissait d’éviter que les forces vives de la RDA ne quittent le pays et partent en RFA.

 

La journée suivante, départ pour Postdam à 40km.
Visite du château Sans Souci, (l’aristocratie parlait français au XVIIIème siècle), palais baroque construit par Frédéric le Grand, s’inspirant de Versailles. On passe devant un lac, le Wansee, lieu paisible où Einstein avait son bateau, mais tragique également : c’est ici, en 1942, que fut décidée la « solution finale » visant à exterminer le peuple juif.
Nous descendons du car et passons, à pied, le « pont des espions », situé sur la ligne de démarcation Est-Ouest et lieu discret par où s’échangeaient les prisonniers et espions des deux camps.

 

Le Palais de Cecilienhof, situé dans le secteur, n’a pas pu être visité pour cause de travaux.
C’est ici, qu’ont eu lieu en février 1945, les entretiens de Postdam, entre Roosevelt et Churchill, pour préparer les modalités de la politique de l’après-guerre et décider du sort des vaincus.

Le temps s’accélérant et le séjour approchant de son terme, nous visitons « l’île des musées ». Comme à Paris, l’île de la Cité, Berlin possède son île sur la Spree, rivière qui la traverse ; elle comprend quatre musées importants dont le musée de Pergame exposant notamment les œuvres de la civilisation babylonienne, assumérienne., lorsque les travaux en cours seront terminés !!

Ici aussi, des travaux gigantesques sont en cours pour les restaurer et les rendre plus fonctionnels (avec une conception de  d’installation s’inspirant du Louvre).
Une promenade en bateau sur la Spree nous permettra de récupérer et la visite se terminera par le musée des Beaux-Arts, exposant les peintures du XIVème au XVIIIème siècles (sublimes tableaux de Rubens et Vermeer entre autres).

Retour par la Postdamer-Platz, où des architectes de renom ont construit, sur les ruines de la guerre, des immeubles de verre et de béton comprenant des bureaux, une zone de vie ( contrairement au quartier de la Défense à Paris), des restaurants, des salles de spectacle, l’Institut du cinéma (ici a lieu le festival international du cinéma de Berlin) et des logements.

Comme prévu, nous avons fait honneur à la bière allemande et, même sur le trajet retour vers l’aéroport, nous avons bu les paroles de notre guide continuant à satisfaire notre curiosité.

En résumé, un voyage passionnant et instructif, un groupe intéressé, en outre sympathique et toujours ponctuel, à quand une visite complémentaire ?         Dans quelques années, lorsque les travaux en cours seront terminés !!

R Fraix-Burnet                    septembre 2017

Ce récit est illustré grâce aux photos aimablement envoyées par Michèle Douillet et Monique Marcon ; merci pour leur aide.